24 Novembre 2009
Extrait de "Guérir envers et contre tout , le guide quotidien du malade et de ses proches pour surmonter le cancer", du Dr Carl SIMONTON.
Reconnaitre que modifier les comportements, conduites et attitudes peut être une question de vie ou de mort et une motivation importante pour changer. Beaucoup de nos patients nous ont dit qu'un des bénéfices de leur maladie était qu'ils ne pouvaient ignorer leurs vrais besoins. La maladie leur a permis d'outrepasser leur conditionnement social et de commencer à se développer en tant qu'êtres humains : pouvoir exprimer leurs sentiments et s'occuper de leurs besoins ouvertement et directement. Sans le stimulant de la maladie, ils auraient pu continuer à vivre leur vie dans un désespoir silencieux.
Il est essentiel de reconnaitre que les besoins satisfaits par la maladie sont entièrement légitimes et méritent d'être satisfaits. Le corps réclame de l'attention de la seule manière qu'il connaisse. Que ce soit le besoin de Willie de sentir qu'il a un peu de contrôle sur sa vie, le besoin du psychiatre d'exprimer et de trouver une solution à sa culpabilité, le besoin du jeune cadre d'équilibrer son travail avec les autres parties de sa vie, ou le besoin de la femme d'affaires de dire "non" ; ce sont tous des besoins normaux et que les êtres humains doivent satisfaire pour pouvoir maintenir leur santé physique et émotionnelle. De ce point de vue, l'intention de l'organisme est constructive, même dans la maladie. La maladie est une occasion pour l'individu d'atteindre un plus grand développement émotionnel, une maturité affective, un épanouissement personnel.
Identifier les besoins secondaires à la maladie
Ce que le patient doit faire maintenant, c'est :
1) identifier les besoins satisfaits par la maladie, et,
2) trouver comment satisfaire directement ces besoins, autrement que par la maladie.
Comment pouvez-vous identifier ces besoins ? Nous vous invitons à participer à un exercice que nous utilisons avec nos patients, pour les aider à commencer à reconnaitre les bénéfices de leur maladie.
Prenez une feuille de papier et marquez cinq bénéfices secondaires les plus importants que vous avez eus d'une maladie majeure, au cours de votre vie. (Il se peut que vous en trouviez plus que cinq). Si vous avez, ou avez eu, un cancer utilisez-le comme base pour cet exercice.
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En revoyant les listes faites par nos patients, nous trouvons cinq domaines principaux dans lequels, le plus souvent, ils tirent des bénéfices de leurs maladies :
1. Recevoir la permission de ne pas affronter un problème, ou une situation difficile.
2. Recevoir l'attention, les soins de leur entourage.
3. Avoir l'occasion de retrouver leur énergie psychique, pour traiter un problème ou changer d'optique.
4. Trouver une motivation pour s'occuper du développement de leur potentiel humain, de leur croissance et maturité affective et personnelle, ou pour modifier des habitudes indésirables.
5. Ne pas avoir besoin de satisfaire leurs propres attentes, trop exigeantes, ni celles des autres.
Maintenant, revoyez votre propre liste. Réfléchissez ;
Voyez quels besoins sous-jacents ou non conscients étaient satisfaits par votre maladie : un soulagement du stress ? de l'amour et de l'attention de votre entourage ? une occasion pour retrouver ou renouveler votre énergie , etc.
Puis essayez d'identifier les règles intérieures de vie ou les idées et options qui vous limitent dans la satisfaction de chacun de ces besoins, lorsque vous vous portez bien.
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Demandez-vous si vous n'avez pas pu vous permettre des périodes de soulagement de tensions. Quelles croyances ou règles implicites personnelles vous empêchent de vous donner cette liberté, sans avoir besoin de la maladie comme justification ? Vous croyez, peut-être, que c'est un "signe de faiblesse" que de céder à la pression ou à la tension, ou bien que c'est votre devoir de mettre les besoins d'autrui avant les votres ? Puisque ces règles sont, pour la plupart, inconscientes, cet auto-examen nécessitera un effort. Mais faire des actions préventives afin d'éviter des maladies futures vaut bien un peu de votre temps et de votre énergie. Une fois que vous aurez commencé à prendre conscience de vos règles intérieures de conduite, et que vous serez capable de voir d'autres manières, alternatives de percevoir, d'aborder, de traiter ces situations, vous serez sur le chemin d'une vie plus saine.
En utilisant les leçons de la maladie comme point de départ, nous pouvons faire notre propre éducation afin de reconnaitre nos propres besoins et trouver l'occasion de les satisfaire. Ceci, c'est l'utilisation créative de la maladie.